samedi

A celui qui a visé dans le mille

"Tu as moqué mes jours, égratigné mes nuits,
piétiné mes élans et effacé les bruits.

Derrières tes masques de mots,
je m'arrachais les ongles en aiguisant mes lèvres.

Tu as maquillé l'attente, éparpillé ma voix,
grimé tes habitudes, étouffés mes regards agrippés à l'espace

et je n'ai rien compris
[...]

Car tu es diagonale, je me cogne à tes angles
,
car tu es cri muet, point d'interrogation
,
équation impossible, hors sujet,
digression.

Tu es fragment, mosaïque d'absence
éclat de rire en trompe l'oeil
parole en filigrane, unité éclatée
et nombre imaginaire

car tu es bifurcation, croisée des chemins sans indication
paupière mi-close, rumeur
simulation

j'ai cru à la transparence et traqué les silhouettes
mais ton ombre avait les mains gantées
elle inversait mes sourires
peignait mes syllabes en rouge [...]

notre histoire s'est fendue comme terre cuite."

Tadeo Igamas, extrait de Duel à l'envie

Pour L.V

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